L’HISTOIRE éclaire les enjeux du PRÉSENT
En ces temps de campagne présidentielle, l’histoire est largement sollicitée, voire récupérée. Elle devient un enjeu, sert de justificatif dans les polémiques autour de l’identité nationale, des racines chrétiennes de la France ou de la place de l’Islam. Le roman national, initié en son temps par Pétain, se voit ainsi réactivé.
Cette approche ne relève pas de la science historique, mais uniquement d’une démarche idéologique qui joue sur la nostalgie d’un passé idéalisé autour de dates glorieuses, de héros et de personnages « méritants ». Tout aussi évidemment, il est prévu que la classe ouvrière et ses combats soient totalement occultés de ce récit.
Et pour cause, cela pourrait donner des idées de luttes à ceux qui souffrent de leurs conditions sociales et de « mal vivre ». Déjà, pour « mettre le couvercle sur la marmite », l’action syndicale CGT est criminalisée, les militants sont traités de voyous, de preneurs d’otages voire sont comparés aux terroristes.
Il est donc hautement souhaitable que le mouvement social intervienne dans le débat historique, non pour imposer une quelconque orthodoxie, ni enjoliver son action, mais pour montrer l’apport des luttes dans les évolutions de la société, sur les conditions sociales, et afin d’exposer un point de vue donnant toute sa place à l’action collective et à la lutte pour l’émancipation des travailleurs..
Le centenaire de la Fédération des cheminots sera, à ce titre, un élément important de l’année 2017. Notre Institut d’histoire sociale (IHS) apportera sa contribution en donnant des clés et en montrant que l’histoire éclaire les enjeux du présent, et concoure à façonner une culture de l’analyse, de la réflexion, du sens de la décision. C’est en cela qu’elle justifie sa place, sa présence dans l’activité syndicale. C’est au nom de cela que nous vous invitons à la rejoindre.
Patrick Chamaret, président de l’IHS.