Lettre ouverte envoyée ce jour à Jean-Marc Ambrosini, DRH SNCF, sur les facilités de circulation des enfants étudiants

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Objet : Facilités de circulation des enfants étudiants.

Monsieur le Directeur,

La Fédération CGT des Cheminots a pris connaissance, dans un encart d’un prospectus, comme tous les cheminots avec ayants droit, de la volonté de la Direction de modifier unilatéralement un droit ouvert pour les enfants poursuivant des études.

Pour simplifier, vous réduisez les droits de ces étudiants de voyager gratuitement. C’est injuste et inacceptable.

La CGT remarque de nouveau que vous n’avez jamais cherché à engager une discussion sur vos desseins. Vous n’avez pas plus eu l’intention de nous en informer. Pourtant, votre décision touche un droit des cheminots qui a fait l’objet de points dans de nombreux accords ou relevés de décisions. La CGT mesure qu’avant même la fin de la négociation d’un accord sur le dialogue social, vous cherchez à vous attaquer aux droits des cheminots en catimini. Démonstration est faite de votre conception en matière de dialogue et de respect des cheminots.

Sur le fond, votre mesure politique, sans justification économique, a des conséquences particulièrement graves. Les enfants des cheminots, notamment pour les premiers grades de la grille (la PR 5 est désormais sous le SMIC à l’embauche), se verront gravement péjorés pour poursuivre leur cursus. Nous savons tous que le train est cher, pour des questions essentiellement liées à la dette du ferroviaire, pendant que les institutions publiques financent intégralement les infrastructures routières. Et pourtant, le train possède bien des vertus. Nous savons également que les étudiants ont déjà souvent l’obligation de travailler pour financer leurs études, ce qui représente un obstacle majeur à la réussite.

Cette volonté de faire payer les enfants de cheminots nous renvoie vers un frein supplémentaire aux études qui, dans notre pays où l’école devrait être gratuite, est un véritable scandale.

Vos décisions unilatérales n’épargneront, décidément, aucune catégorie de cheminots, après l’encadrement et la forfaitisation du paiement de leur travail, vous vous attaquez à des droits qui, pour les cheminots les plus modestes, sont des bouffées d’oxygène.

Monsieur le Directeur, il est temps de mettre fin à ces politiques méprisantes. Les enfants de cheminots n’ont pas à trinquer pour vos intentions d’instauration d’une politique d’austérité, aussi inutile que punitive.

La Fédération CGT des Cheminots exige, simplement, de revenir à la règle antérieure pour le bénéfice des facilités aux enfants de cheminots qui poursuivent leurs études.

Dans l’attente de vous lire et d’une réponse favorable, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de nos respectueuses salutations.

Pour la Fédération
Jocelyn PORTALIER