COOPÉRATION PLUTÔT QUE CONCURRENCE
Partenariat SNCF - RENFE

La SNCF, entreprise publique des chemins de fer français, profitant de la libéralisation du transport ferroviaire de voyageurs, a choisi l’économie de guerre et la concurrence plutôt que la paix et la coopération entre les différentes entreprises publiques afin de favoriser l’interconnexion ferroviaire entre pays voisins.
La presse espagnole et française ont publié divers articles à ce sujet et les organisations syndicales les plus représentatives du secteur ferroviaire public dans les deux pays, la CGT CHEMINOTS en France et CCOO en Espagne, ont voulu préciser leurs positions sur cette question.
Après des années à développer une solide collaboration entre SNCF et RENFE à travers la société ELIPSOS INTERNACIONAL, filiale des deux entités à parts égales, il a été démontré que la coopération était une solution qui garantissait un service de qualité et des conditions de travail décentes aux salariés. Malgré tout, la SNCF a d’ores et déjà annoncé son intention de mettre fin à cette association au 31 décembre de cette année.
C’est l’arrivée de OUIGO en Espagne qui a acté la fin de cette coopération. La SNCF, à travers sa filiale, s’est montrée très agressive socialement sur le marché espagnol, en employant des cheminots avec des contrats bien en-deçà des conditions de travail de la convention collective du groupe RENFE, profitant du fait qu’il n’existe pas de convention collective de branche, ce qui permet de pratiquer un dumping social généralisé. Dans le même temps, la RENFE se positionne en réponse à des appels d’offres en France dans la cadre de l’ouverture à la concurrence des services régionaux, et envisage aussi de lancer des relations TGV. Tout porte à croire que de part et d’autre des Pyrénées, ce seront les mêmes stratégies de dumping social et d’abaissement des droits qui seront mises en oeuvre.
Nos deux organisations syndicales, CGT CHEMINOTS et CCOO, tiennent à préciser qu’il ne s’agit pas de leur modèle ferroviaire, qui fait du dumping social la seule variable d’ajustement.
Toutes les études sérieuses sur l’ouverture à la concurrence, les faits et les rapports syndicaux à travers le monde, montrent que les facteurs qui améliorent le trafic ne sont pas liés à l’ouverture des marchés, mais ils confirment en revanche la perte des droits sociaux et l’abaissement des conditions de travail pour les cheminots.
La CGT CHEMINOTS et CCOO demandent de ne pas renoncer à la coopération commerciale et sont disposées à tout mettre en oeuvre pour trouver une association bénéfique pour SNCF et RENFE qui permette de rapprocher des villes importantes comme Paris, Barcelone, Madrid ou Marseille entre les Espagnols et Français, et garantir les meilleures conditions sociales aux cheminots. La meilleure option pour faciliter l’interconnexion ferroviaire réside dans la coopération entre les entreprises ferroviaires publiques des différents pays face à la concurrence.