DÉTOURNEMENT D’ATTENTION EN BANDE ORGANISÉE
Réforme du ferroviaire
Depuis plusieurs mois, le gouvernement et la direction SNCF s’acharnent à vouloir allumer des contre-feux permanents afin de masquer les véritables enjeux de la réforme en cours. Rien n’y fait. Les cheminots sont mobilisés et légitimes à agir avec leurs organisations syndicales pour défendre l’intérêt général et le service public ferroviaire.
« Détruire l’outil de travail, l’outil du service public, ce n’est pas acceptable. »
Il aura donc fallu 9 séquences de grève de 2 jours sur 5 pour que la ministre des transports passe enfin aux aveux le 15 mai sur les ondes radiophoniques. La Fédération CGT des cheminots partage au moins ceci avec elle : la réforme en cours qui vise à hypothéquer l’avenir de 4 000 à 9 000 km de lignes de proximité, à transformer la SNCF en société par actions, à ouvrir à la concurrence et à en finir avec le statut des cheminots, entres autres, est dangereuse pour le service public ferroviaire. En effet, ce n’est pas acceptable.
Les cheminots, sereins, lucides, mobilisés, attachés à leur outil de travail et à leurs métiers, attendent cependant de véritables réponses aux questions qu’ils posent et exigent toujours l’ouverture de négociations sur des points clairs et précis.
Ainsi, lorsque le Premier ministre déclare, lui aussi dans la presse, que la reprise de la dette « ne sera ni minimale, ni totale mais substantielle », c’est un peu court. Les usagers et les cheminots sont en droit d’attendre autre chose que quelques formules approximatives.
De là à jouer l’enfumage en dissertant sur la « conception du mouvement social » et la « définition de l’intérêt général », il n’y a qu’un pas, allègrement franchi par le Premier ministre dans une interview donnée dans un quotidien national.
« Le parlement sera à mes yeux toujours plus légitime qu’une organisation syndicale ».
En comparant 2 composantes de la société qui n’agissent pas sur les mêmes champs et n’ont pas les mêmes prérogatives, le Premier ministre conteste en fait la légitimité des salariés et de leurs représentants à s’opposer aux choix néfastes pour l’avenir de leur entreprise et de leurs conditions de travail. Silence dans les rangs !
La direction SNCF qui est à la manoeuvre depuis plusieurs mois n’est pas en reste. Elle tient le stylo qui a écrit le rapport SPINETTA, le projet de loi d’habilitation et la trajectoire de la réforme en cours.
Comment ceux qui ont été nourris au lait du service public ferroviaire pendant plusieurs décennies peuvent être, et sans aucun scrupule, ceux qui se placent maintenant en première ligne afin de saboter cet outil indispensable à la Nation et à la cohésion des territoires ?
La Fédération CGT et les cheminots ne se laisseront pas impressionner par les sorties médiatiques hasardeuses, les formules à l’emporte-pièce, les allégations de toutes sortes et les slogans répétés à l’envi.
Nous ne nous laisserons pas détourner de ce pourquoi nous sommes dans l’action et de ce que nous voulons gagner.
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