VERS LA FILIALISATION DE FRET SNCF
Tract aux cheminots
De réorganisation en réorganisation, la recherche permanente d’un nouveau modèle de conception du Fret, met à mal la production, la qualité de service et la sécurité, sans remettre en cause le modèle libéral appliqué depuis 10 ans.
La seule perspective « nouvelle » aux yeux de la Direction, est la recherche de gains de productivité sur les emplois qui se traduit par une coupe sombre sur l’ensemble des effectifs, quel que soit le grade.
La énième réorganisation, présentée le 16 et le 25 avril derniers, est la démonstration d’une politique de casse des repères et des savoir-faire. Il est dans la ligne du plan triennal : une trajectoire économique à court terme, plutôt qu’une trajectoire stratégique dynamique nous permettant de reconquérir des trafics.
C’est également la démonstration de l’échec de la commercialisation par produit qui au travers de l’organisation de notre mise en production par 4 Directions Fret a complexifié notre activité.
Depuis 10 ans, pas moins de 10 000 suppressions de postes ont eu lieu, sans qu’aucun retour d’expérience n’ait été fait en interne, pour en connaître concrètement les répercutions induites.
Mais la Direction ne s’arrête pas là !
En plus des annonces faites lors de la présentation du budget de SNCF Mobilités 2019 qui prévoit déjà 370 suppressions d’emplois, la réorganisation de FRET SNCF avec la fusion des « DF », devrait entraîner 200 suppressions supplémentaires.
Au total, pas moins de 570 emplois seront donc supprimés rien que sur l’exercice 2019.
C’est un véritable PLAN SOCIAL avec, de surcroît, une mobilité interne forcée pour 200 agents dont 144 devraient être affectés sur les
9 Directions qui seraient créées à Clichy :
3 Directions Opérationnelles :
Une Direction commerce et Marketing.
Une Direction Performance et service.
Une Direction Transport et direction.
6 Directions Transverses :
Une Direction de la Sécurité.
Une Direction des Ressources Humaines.
Une Direction Financière et Juridique.
Une Direction des Systèmes d’Informations.
Une Direction de la Communication.
Une Direction de l’Innovation et Digital.
Le territoire national de Fret SNCF sera découpé en 9 USINES (ex Unités) divisées en 34 Ateliers de Production (comme actuellement). 2 Unités vont fusionner : l’Unité Fret Sud Atlantique & l’Unité Fret Nord Atlantique pour devenir Usine Atlantique.
Loin de simplifier les process, cette réorganisation risque de rigidifier la production une fois de plus.
Par ailleurs, 133 agents sont déjà à l’EIM dont la moitié depuis 1 an. Ce plan social va aggraver cette situation que l’on peut qualifier de catastrophique.
Devant la complexité de ce dossier, les élus du CSE ont voté une expertise, qui sera rendue dans 2 mois, avant consultation.
Tandis que la direction persiste dans sa stratégie de dumping social, le FRET ferroviaire continue de perdre des trafics, parfois historiques…
Ainsi, il est envisagé de supprimer le train FRET fruits et légumes Perpignan-Rungis ainsi que le dernier TAC qui assurait le retour de cette rotation. Un manque à gagner de 7 millions d’euros au CA de FRET SNCF.
Cela représente 80 camions supplémentaires qui seront déversés chaque jour sur les routes.
La direction se cache derrière la fin de vie des wagons pour mettre fin à ce trafic. N’en doutons pas, les camions de GEODIS, eux, ne sont pas en fin de vie. Plus que les longs discours d’intention de relance de l’activité cet exemple nous éclaire sur ce que la direction entend par relance du FRET SNCF et enjeux environnementaux.
Tandis qu’elle s’apprête, sans nul doute, à nous présenter son projet de filialisation de FRET SNCF la direction va nous resservir sa propagande réchauffée : hausse des trafics, des emplois, le tout dans un cadre social harmonisé de haut niveau… après OUI BUS et BLABLA CAR, le BLABLA FRET en résumé !
Ces choix néfastes se traduisent par la remise en cause des périmètres métiers au détriment du service public et de la sécurité, la fermeture de lignes… On est bien loin des propos rassurants du Gouvernement appuyés par la direction sur la réforme de 2018 qui s’avèrent aujourd’hui être un tissu de mensonges.
La crise c’est eux, la solution c’est nous !
Emplois, salaires et pensions, protection sociale, services publics, autant de sujets que nous devons continuer de mettre en débat pour faire grandir les luttes, car avec nos forces mises bout à bout, ensemble nous pouvons le fer !
Rien n’est fatal, tout reste possible, c’est pourquoi la Fédération CGT des Cheminots appelle à participer massivement à la manifestation nationale à Paris le 4 juin prochain !