UNISSONS NOS FORCES POUR LA SÛRETÉ DANS LES TRANSPORTS
Les dangers du projet de loi « Savary »
C’est dans un contexte sécuritaire sans précédent, illustré par la mise en oeuvre de l’état d’urgence permanent, que le gouvernement a décidé de présenter un projet de loi « relatif à la prévention et à la lutte contre les incivilités, contre les atteintes à la sécurité publique et contre les actes terroristes dans les transports collectifs de voyageurs ».
Ce projet de loi, si il devait paraitre en l’état, modifierait en profondeur l’exercice des métiers liés à la sûreté et impacteraient fortement les deux services internes de sécurité de la SNCF (surveillance Générale) et de la RATP (GPSR).
Ainsi, outre la formation initiale dispensée aux agents GPSR RATP et SUGE SNCF, une formation continue adaptée aux besoins des services serait mise en oeuvre à travers un cahier des charges fixé par décret conjoint du ministère de l’intérieur et celui des transports. Cela interroge quant à sa compatibilité avec les contenus des formations décidées et dispensées par l’entreprise, en interne. Quid des moyens humains et matériel mis en oeuvre ? qui paie ? qui assure ces formations ?
De même, un code de déontologie serait établi par décret en conseil d’Etat. La aussi, quelle cohérence avec les textes réglementaires, les Statuts en vigueur dans les entreprises SNCF et RATP ?
Cette loi élargirait de manière conséquente le recours à une enquête administrative préalable avant toute embauche pour les métiers en lien direct avec la sécurité des voyageurs. Cela ne concernerait pas seulement les agents GPSR et SUGE, mais aussi celles et ceux affectés aux postes d’aiguillage, à la conduite, par exemple.
Les commissaires de police, officiers de police, les officiers ou sous-officiers de la gendarmerie assureraient, pour le compte de l’Etat, le contrôle des agents des services internes de sécurité RATP et SNCF.
Ils pourraient, en présence de l’occupant des lieux ou de leur représentant, entre huit heures et vingt heures, accéder aux locaux SUGE et GPSR, contrôler et demander le registre unique du personnel ou tout autre document nécessaire.
Ce projet de loi interroge également…
Possibilité pour le représentant de l’État dans un département de conclure, avec les autorités organisatrices des transports, un contrat d’objectif départemental de sûreté dans les transports fixant les moyens mis en oeuvre pour les atteindre.
Cette mesure ouvre la porte à l’externalisation des missions de sûreté dévolues aux entreprises publiques historiques, puisqu’elle apparait dans le chapitre « autres services internes de sécurité.
Le texte permettrait aux polices municipales de constater par procès–verbaux certaines infractions au code des transports. Les communes pourraient, en outre, conclure entre elles une convention locale sûreté des transports collectifs afin de permettre à leurs polices municipales d’exercer indistinctement leurs compétences sur les parties de réseau qui les traverse et ainsi, intervenir dans les stations, les gares.
Se déplacer dans les emprises ferroviaires nécessite une formation spécifique liés aux risques nombreux. C’est un environnement
dangereux qui ne peut souffrir d’approximations quant aux règles élémentaires de sécurité.
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