Les raisons de la colère
Le 17 octobre dernier, les contrôleurs et les conducteurs faisaient valoir leur droit de retrait en tout point du territoire suite à l’accident entre un train AGC et un convoi exceptionnel survenu la veille en Champagne-Ardenne.
L’écran de fumée affiché par le gouvernement et la direction SNCF sur la légalité du droit de retrait, légalité qu’il n’appartient qu’au juge de trancher, masque mal la réalité d’une entreprise qui, sous les coups de butoirs de ses dirigeants, recule chaque jour un peu plus sur la qualité de la sécurité ferroviaire.
La gestion financière de la marge opérationnelle est érigée en totem et conduit, partout, à des décisions contraires aux règles de sécurité ferroviaire qui faisaient de la SNCF le champion ferroviaire par excellence. Suppression des contrôleurs dans les trains, mise en œuvre des autorisations de mouvement en supprimant des agents circulation, détente des pas de visite sur le matériel roulant… Tout est organisé autour du risque calculé.
Jamais président de la SNCF n’aura eu autant d’accidents ferroviaires à son actif : Brétigny, Eckwersheim, Denguin et tous ceux qui n’ont pas fait la une de l’actualité.
Le blocage des discussions suite au droit de retrait démontre une direction et un gouvernement en dehors de toutes réalités.
Il est temps que cette ère se tourne et que l’on revienne aux fondamentaux du service public ferroviaire : l’intérêt général avant les intérêts financiers.
Nos voix doivent se faire entendre haut et fort pour obtenir un autre cap.
Le 5 décembre nous serons en grève tous ensemble pour les y contraindre.