Cheminots en danger

Les agents des services Commercial train, Commercial voyageurs et les ADC paient très cher la politique low cost de la SNCF.
Pour la direction de la SNCF, enfermée dans une logique de productivité à moindre coût, le système d’exploitation à agent seul (EAS) sur les trains express régionaux (TER) doit répondre en partie aux besoins de financement de la réforme, faisant fi des conséquences néfastes pour les cheminots, les usagers, le service public ferroviaire. Elle organise, dans le même esprit, la dégradation des conditions d’emploi des salariés en mettant en place une concurrence interne toujours plus exacerbée, covoiturage, IDBus, TGV Ouigo.
En supprimant les agents du service Commercial train (ASCT) sur certaines lignes et en affichant sa volonté de généraliser rapidement sur l’ensemble des TER ce mode de production, la direction attaque donc sciemment la sécurité des circulations, la sûreté des usagers et des autres cheminots, le service rendu aux usagers et les conditions de travail des agents de conduite (ADC).
Le métier d’ASCT est avant tout une fonction de sécurité. Il nécessite une aptitude médicale et une solide formation sur la sécurité ferroviaire, l’agent étant susceptible d’intervenir à tout moment pour effectuer une tâche de sécurité.
Dès lors que l’ASCT est absent, ces opérations se reportent sur l’ADC ou ne sont tout simplement plus effectuées. Les impacts sur la charge mentale du conducteur lorsqu’il se retrouve seul à bord du train sont évidents. Soumis à des injonctions contradictoires, constamment confronté à des choix entre la sécurité des circulations, sa propre sûreté, celle des usagers, leur confort ou l’aide qu’il doit mais ne peut pas toujours leur apporter, et bien évidemment la qualité de la production (« faire l’heure »), l’ADC peut très rapidement faire le mauvais choix et engager sa responsabilité et la sécurité.
Les cheminots du Commercial voyageurs subissent eux aussi une déshumanisation des gares qui n’est pas du seul fait des évolutions technologiques mais relève d’un choix stratégique qui va entraîner une dégradation de la qualité de service due aux usagers et un abaissement des conditions de travail des agents. Création d’espaces de vente, augmentation du nombre de bornes libre-service, déploiement des vendeurs sont autant de modifications profondes des métiers de la vente, visant la réalisation d’économies financières. Comme pour d’autres métiers, la direction souhaite contourner le dictionnaire des filières avant les négociations de la future Convention collective nationale (CCN) en créant de nouveaux métiers moins qualifiés.
La Fédération CGT des cheminots créera toutes les conditions pour empêcher l’instauration d’une politique low cost à la SNCF.