INFO LUTTES N°59
LA RÉFORME À LA POUBELLE !
Après les cheminots, la RATP, l’Éducation Nationale, l’Énergie, les dockers, la culture et les avocats, de nouvelles professions rentrent en lutte reconductible.
Nous assistons bien à un foisonnement de conflictualité sous de nombreuses formes qui convergent toutes contre la réforme des retraites.
La bataille est intense car le patronat et le Gouvernement mettent en œuvre tous les moyens pour empêcher la contestation.
Mais nous sommes organisés à la CGT pour donner les meilleures chances à nos luttes, alors nous ne lâchons rien !
POSONS TOUS NOS DII POUR JEUDI 6 FEVRIER 2020, nouvelle journée d’action unitaire interprofessionnelle !
Centres de collecte et d’incinération des déchets.
A Paris, vendredi 31 janvier 2020, les services techniques de la ville identifiaient déjà 872 tonnes de déchets résiduels dans 6 arrondissements de la capitale. C’est encore modeste, mais ça commence… à puer pour le Gouvernement !
40 000 tonnes avaient déjà du être enfouies à défaut d’être incinérés.
Dans le Pas-de-Calais, le centre d’incinération d’Annezin est également en grève reconductible, avec les mêmes effets.
Dans le sud, la Métropole Aix-Marseille-Provence fait appel à des compagnies privées pour casser la grève et éviter l’accumulation.
« Quand les éboueurs font grève, les orduriers sont indignés » Jacques Prévert.
Culture
Vendredi, les salariés de l’Opéra de Paris ont supprimé un nouveau spectacle, ce qui porte à 75 le nombre de représentations annulées.
Samedi, l’Opéra de Lyon a également vécu une nouvelle grève.
Radio France a également reconduit la grève à l’appel de la CGT.
Professions libérales
Le collectif SOS Retraites (qui rassemble plusieurs professions libérales comme les médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, comptables, et des pilotes de ligne) appelle à la grève illimité à partir du lundi 3 février 2020.
Pour empêcher la jonction entre les salariés et la jeunesse, le Gouvernement redouble de violence contre les lycéens dès que certains d’entre eux commencent à organiser la lutte :
- Au lycée Louis Lachenal en Haute Savoie, les délégués des classes de 1ère ont été emmenés en minibus à l’Académie pour s’expliquer sans information des parents d’élèves ou des professeurs ;
- Au lycée Touchard (Le Mans), 11 élèves de 15 à 17 ans ont été arrêtés puis relâchés ;
- Au lycée Maurice Ravel à Paris, 4 élèves mineurs ont été placés en garde à vue. Le parquet a décidé de la prolonger pendant plus de 24h ! Ce qu’on leur reproche ? Un feu de poubelle dans le cadre du blocage de leur lycée ! Il n’y aura pas de procès car ils vont écoper d’une « peine alternative » décidée par le Procureur… Ainsi le parquet n’a pas à rendre de compte devant un juge sur la violence de ses décisions et les nombreuses irrégularités constatées.
Louis Le Grand à Paris, Valin à La Rochelle, Blaise Pascal à Clermont-Ferrand, Montesquieu à Bordeaux, Clément Maraux à Cahors, Edourad Herriot à Lyon… À chaque fois, le Gouvernement ordonne des charges de CRS et même des arrestations !
Extrait de la déclaration lue par le philosophe Jacques Rancière aux grévistes de la gare Vaugirard le 16 janvier 2020 :
« Si je suis là aujourd’hui, c’est, bien sûr, pour affirmer un soutien total à une lutte exemplaire, mais aussi pour dire en quelques mots pourquoi elle me semble exemplaire.
J’ai passé un certain nombre d’années de ma vie à étudier l’histoire du mouvement ouvrier et ça m’a montré une chose essentielle : ce qu’on appelle les acquis sociaux c’est bien plus que des avantages acquis par des groupes particuliers, c’était l’organisation d’un monde collectif régi par la solidarité.
[…]
C’est cette réalité du collectif solidaire dont les puissants de notre monde ne veulent plus. C’est cet édifice qu’ils ont entrepris de démolir pièce à pièce. Ce qu’ils veulent c’est qu’il n’y ait plus de propriété collective, plus de collectifs de travailleurs, plus de solidarité qui parte d’en bas. Ils veulent qu’il n’y ait plus que des individus, possédant leur force de travail comme un petit capital qu’on fait fructifier en le louant à des plus gros. Des individus qui, en se vendant au jour le jour, accumulent pour eux-mêmes et seulement pour eux-mêmes des points, en attendant un avenir où les retraites ne seront plus fondées sur le travail mais sur le capital, c’est-à-dire sur l’exploitation et l’auto-exploitation.
C’est pour ça que la réforme des retraites est pour eux si décisive, que c’est beaucoup plus qu’une question de financement. C’est une question de principe. La retraite c’est comment du temps de travail produit du temps de vie et comment chacun de nous est lié à un monde collectif.«