ÉQUIPES MOBILES DE LIGNES : NOS MÉTIERS FRACTURÉS
Les équipes mobiles de lignes et autres dénominations s’appuient sur une polyvalence et une mobilité accrues des cheminots pour répondre à l’organisation du travail visée.
Pour ce faire, la Direction renonce aux missions du service public ferroviaire en maquillant grossièrement les attentes des cheminots et des usagers. Au final, ce sont eux qui payent au prix fort les dégâts de ces nouvelles organisations.
Avec la CGT, revendiquons tous ensemble une autre voie, pour respecter et développer nos métiers et garantir un service public efficace.
Depuis plusieurs années, la direction, par diverses déclinaisons, s’est attaquée au sujet de la fusion des métiers notamment au Voyageurs. Les Equipes Mobiles de Lignes en sont la parfaite illustration. S’appuyant sur une purge massive de l’emploi à la vente, sur la réduction des missions des vendeurs à des produits ou activités, ainsi que la mise en place de l’EAS, la direction accélère un processus engagé au sein du « laboratoire Transilien ». Aujourd’hui, la Direction affiche clairement son intention de l’étendre dans toutes les régions.
UNE ORGANISATION POLYVALENTE POUR UN SEUL OBJECTIF
Cette organisation du travail polyvalente ne répond qu’à un objectif unique, celui de réaliser des gains de productivité et de détruire nos métiers et nos emplois ! Nous constatons que la forme, les missions et les régimes de ces équipes sont variables selon les régions où elles se développent. Elles sont composées indifféremment de cheminots de l’escale, de la vente et d’ASCT, voire d’autres métiers.
Nos collègues, notamment les ASCT souvent 3 S, parfois 4 S, sont appelés dans les organisations décidées localement à assurer la LAF à bord sur une ligne ou un tronçon de ligne, à tenir des CRQ, CRL (contrôle renforcé à quai/en ligne) allant du filtrage au contrôle à la descente ; mais aussi à perdre leur habilitation sécurité au prétexte qu’ils n’assurent plus d’accompagnements titulaires. Ils sont amenés à travailler avec des collègues de la vente et de l’escale en mélangeant nos missions respectives. Ainsi, des ASCT pourraient se retrouver derrière un guichet !
DES LIGNES MÉTIERS MENACÉES ET DES CONDITIONS DÉGRADÉES !
Pour faire avaler la pilule aux cheminots des décisions conduisant à la fermeture des guichets, entraînant la suppression des postes, ou encore à l’extension de l’EAS, la direction présente ces organisations comme une solution « moins douloureuse », voire comme une opportunité de déroulement de carrière.
Si dans un premier temps, lors de la mise en place de ces organisations, la direction « vend du rêve » aux cheminots, au rythme des suppressions d’emplois, les cheminots des EML voient leur charge de travail exploser sans que, pour autant, l’avenir de leur poste ne soit garanti.
En effet, les EML sont très rapidement devenues une variable d’ajustement des effectifs. Aussi, dans de nombreux sites et chez nos collègues en EML, une véritable explosion du « mal-être au travail » a lieu, avec des conséquences sur la vie privée.
ET LES PARCOURS PROFESSIONNELS ?
En cloisonnant les agents sur ce modèle d’organisation, la direction les enferme dans une logique d’activité ou produit qui n’est pas sans conséquences sur le parcours professionnel (accompagnement régulier des trains TER et rigidité des activités pour postuler à IC ou TGV).
Au contraire, la Fédération CGT revendique que tous les ASCT possèdent, à l’issue de leur formation initiale transverse, tous les fondamentaux aux métiers d’ASCT, pour garantir un vrai parcours professionnel et un déroulement de carrière pour tous.
Outre l’augmentation de la productivité, la direction vise, à travers la mise en place des EML, l’éclatement de nos repères métiers. En redéfinissant les contours de nos métiers, elle travaille à la mise en place de mix Vendeur/ASCT, et de journées de service avec missions « à la carte » en fonction des lignes, des PTA, des effectifs et des flux… En agissant de la sorte, elle tente d’effacer la technicité et le professionnalisme, contraignant de fait les parcours pro et les déroulements de carrière.
La CGT constate qu’en gommant les contours des métiers et en décomposant leur contenu, la direction méprise le professionnalisme des agents afin de répondre à ses objectifs économiques, au détriment de la qualification. Ainsi, les organisations visant à fusionner les métiers sont des machines à broyer les emplois, les conditions de travail, le dictionnaire des filières et les déroulements de carrière.
UNE AMÉLIORATION DU SERVICE AUX USAGERS ? UNE CHIMÈRE DE LA DIRECTION !
La direction avance que les emplois doivent évoluer, en osant mettre en avant le maintien du service public sur les lignes ! Pour la CGT, cet argument est fallacieux car la mise en place d’un prétendu « dimensionnement maîtrisé » des équipes ne peut répondre efficacement aux réalités quotidiennes et aux attentes des usagers et des cheminots. Les milliers de suppressions de postes se traduisent par la déshumanisation accélérée des gares et des trains. Les guichets ne sont ouverts que quelques heures dans la journée, rarement les week-ends, et l’EAS conduit à abandonner les usagers à bord des trains.
L’amélioration du service tant vantée par la direction est donc un leurre !
Nos métiers ont du sens et participent à l’efficacité d’un service public ferroviaire de qualité.
Avec la CGT, exigeons la ré-humanisation des gares et des trains avec des cheminots formés pour exercer efficacement leurs métiers.