POURQUOI LES CHEMINOTS SONT EN GRÈVE LE 1ER JUILLET PROCHAIN ?
Les cheminotes et cheminots qui ont été, comme d’autres salariés de ce pays, en première ligne pendant la période de pandémie, parce que chargés de la continuité du service public, sont aujourd’hui remerciés par la direction SNCF et le Gouvernement à coup de restructurations, de casse de leur statut social avec, en filigrane, la disparition programmée du service public ferroviaire.
La situation actuelle se résume en quelques grands axes :
La stratégie du Gouvernement et de la SNCF, c’est :
- Créer le marché ferroviaire, c’est-à-dire transformer le système ferroviaire en un ensemble de petites concessions, soumises à concurrence. La spécificité du mode ferroviaire (transport guidé sur un réseau interconnecté) n’est pas prise en compte, on essaye de libéraliser sur le modèle de ce qui a été fait dans le routier. Cette balkanisation crée de l’inefficacité dans l’exploitation : il est plus difficile de remplir les trains. Or, l’existence de ces petits marchés dans un modèle purement concurrentiel dépend de leur rentabilité.
- Désengager progressivement l’État. Comme le train est de plus en plus cher, l’Etat a déterminé un réseau dit « structurant » (de métropole à métropole) sur lequel il accepte d’investir. Pour le reste, il a commencé par diminuer sa contribution dans les contrats de plan État-Région. Il veut aujourd’hui transférer la propriété des lignes de desserte fine du territoire (un tiers du réseau) aux Régions.
- Transformer l’entreprise publique SNCF. Après avoir été éclatée en 2 (1997), puis en 3 (2014) et en 5 (2018), le modèle recherché est désormais celui d’une multinationale de PME. Comme dans le transport urbain, la SNCF est appelée à créer une filiale pour chaque marché qu’elle obtient. C’est une manière de diviser le corps social, mais aussi de développer la profitabilité du groupe puisque chaque unité économique génère des revenus pour la holding.
- Développer l’exploitation des salariés, avec le blocage des négociations sur la CCN ferroviaire, l’arrêt du recrutement au Statut, une politique de dumping social interne, et l’externalisation massive de charges de travail.
Le groupe public SNCF continue de se transformer par mimétisme du fonctionnement des entreprises privées. La direction tente également de gommer les normes et les garanties sociales existantes. Elle souhaite mettre en place les préconisations du patronat de la branche ferroviaire en matière de classification et de rémunération des métiers afin d’abaisser les conditions sociales.
C’est pourquoi, le 18 mai dernier, la Fédération CGT des Cheminots a interpellé la direction SNCF sur le malaise grandissant au sein de notre entreprise.
Face au silence de la direction SNCF et après de multiples interpellations, la Fédération CGT a donc pris ses responsabilités et appelle les cheminots à agir par la grève nationale tous services le 1er juillet prochain.
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