STOP À LA CASSE DU MÉTIER DE CONDUCTEUR !
Que devient le métier de conducteur ?
Chaque activité tente de façonner son propre « emploi de conducteur » selon ses besoins et le site géographique.
La Fédération CGT des cheminots défend un métier aux contours clairement définis afin de garantir un véritable parcours professionnel et un déroulement de carrière.
Depuis la fin du dictionnaire des filières, les activités multiplient les offres d’emploi suite au manque d’effectifs de conducteurs. Mais l’emploi proposé n’a plus rien à voir avec le métier que tous les conducteurs connaissent…
DES EXEMPLES CONCRETS…
Dans la SAS Fret, la Direction poste des offres d’emploi où on peut lire les missions du conducteur de trains :
- opérations relatives au triage des wagons (accroche-décroche) et à la constitution des trains ;
- opérations relatives à la desserte des clients ;
- participation aux vérifications de la conformité des wagons et de leur chargement et des normes prescrites ;
- vérification des normes de sécurité des trains ;
- conduite du train.
Le conducteur est désormais autonome et seul, de sa prise jusqu’à sa fin de service.
En manque d’effectifs, la direction Fret réalise des écoles « conduite ». Le recrutement se fait en interne, surtout chez les agents au sol.
Elle forme ainsi des conducteurs qui restent habilités à plusieurs tâches essentielles de sécurité à la conduite.
Pour elle, le cheminot peut garder toutes ses habilitations d’agent au sol et rajouter celle de la conduite. La polyvalence devient la règle.
La définition de l’emploi « conducteur de ligne » ou « conducteur de manoeuvre, remonte et navette de fret de proximité » dans l’accord Classifications-Rémunérations de la branche ferroviaire est tellement étendue que toutes les missions demandées sont possibles.
Les autres activités ne sont pas en reste…
Pour l’activité TER, la Direction déploie des tâches liées aux autres métiers de l’Exploitation ou du Matériel, comme la visite à l’arrivée ou encore le remplissage des sablières ou les pleins de gazole.
Pour Intercités, l’essentiel est que le conducteur puisse accrocher et décrocher tout seul. Il doit aussi faire le bulletin de freinage et les essais de freins avec son contrôleur…
Les directions explosent le métier de conducteur et rajoutent des tâches selon leurs besoins. Elles sont rajoutées à la conduite, détricotant ainsi le métier de conducteur.
LES CONSÉQUENCES DE LA MULTIPLICATION DES TÂCHES
Jusqu’à aujourd’hui, tous les conducteurs de train avaient la même formation ainsi que le même examen.
Tous les conducteurs sont concernés. Les parcours professionnels ou des mutations en dépendent.
Un conducteur Fret d’aujourd’hui est un conducteur TER, Voyages ou Intercités de demain, et vice versa. Il est essentiel que le métier de conducteur reste transverse à toutes les activités. La formation doit rester identique. Ainsi, les conducteurs passent le même examen et sont ensuite formés à leur poste de travail (connaissance ligne, connaissance engin).
Les directions des différentes activités ne peuvent pas signer un texte réglementaire demandant le maintien et le respect des parcours professionnel (TT447) et les exploser par la suite.
LA CGT REVENDIQUE…
Un statut social de haut niveau pour tous les cheminots doit être garanti, avec des métiers aux contours bien définis nécessitant une qualification de haut niveau, intégrés dans un parcours professionnel et un socle de formation commun.
La CGT revendique le maintien de la filière Traction avec deux lignes métiers :
une ligne métier « Conduite » avec :
- un grand métier « Conduite » qui garantit une uniformisation des règles de sécurité et de la formation, induisant un haut niveau de sécurité et la reconnaissance des qualifications,
- des CTT disposant d’une formation de haut niveau afin qu’ils assurent leurs rôles de certificateur, formateur, expert métier et le suivi professionnel des conducteurs ;
- une ligne métier « GM » avec une formation garantissant un déroulement de carrière au sein de la filière.
ENSEMBLE, AVEC LA CGT, ON EST PLUS FORT !