« DIGIDRIVE », LE NOUVEAU SIRIUS DU FRET !
FRET SNCF a décidé de manière unilatérale de poursuivre son autonomisation en créant un SIRIUS maison : « DIGIDRIVE ». Cette nouvelle application doit être déployée avant la fin de l’année auprès de tous les conducteurs TA et TB de FRET, puis des CRLO en 2022.
Pendant que la SA Voyageurs travaille sur « SIRIUS NEXT », la direction de FRET SNCF développe sa propre application en remplacement de SIRIUS : « DIGIDRIVE ». Un énième anglicisme aux senteurs libérales façon GAFA !
Ainsi, de la formation initiale, en passant par les documents techniques jusqu’à la certification, tout se fera au sein de la SAS FRET. Ce qui remet en cause les passerelles existantes déjà bien fragilisées entre les SA.
La Fédération CGT des Cheminots dénonce cette politique d’ultra spécialisation et le découpage fait à la sauce FRET. Au contraire, elle revendique la mixité de tous les moyens qui permettrait de renforcer les parcours professionnels.
Aujourd’hui, chaque activité dépense un argent phénoménal pour être de plus en plus autonome et répondre à ses propres besoins. Dans ce contexte, aucune d’entre elles n’acceptera de financer des formations de plus en plus conséquentes à des agents mutés vers une autre entité.
DIGIDRIVE : UNE GABEGIE FINANCIÈRE LONGUE PORTÉE !
Pour la CGT, DIGIDRIVE, c’est plus ou moins SIRIUS mais avec un coût de développement de près de 5 millions d’euros.
Alors, pourquoi cette gabegie financière pour un nouvel outil, pâle copie de SIRIUS ? Tout simplement pour finir de couper tous liens avec la direction de la Traction. Mais surtout pour rendre beaucoup plus facile la séparation entre la SAS FRET et le GPU en cas de filialisation complète !
CHRONIQUE D’UNE DÉCHÉANCE ANNONCÉE !
A la création de SIRIUS, initiée dès 2007, le projet porté par la Traction et piloté par la direction RH était une nouvelle technologie à destination de tous les conducteurs de la SNCF.
Aujourd’hui, avec DIGIDRIVE, la direction de FRET SNCF déroule sa stratégie en lien avec l’autonomisation des différentes entités de SNCF.
Pour la SAS FRET SNCF, la digitalisation va bon train et la liste des inventions n’en finit pas : ORP (« Outils de Réduction du Personnel »), VADOR (caméra de recul), l’engin Rail-Route (un fiasco) ou encore les lunettes connectées (un quasi fiasco). Même le siège de l’entreprise va être numérisé via le concept « digi-bureau » en juillet et août 2021, faute de bureaux disponibles…
Pour la CGT, le développement des nouvelles technologies par l’entreprise masque la suppression massive d’emplois réalisée depuis des décennies au FRET. Les applications ou autres procédés numériques ne remplaceront jamais les métiers sacrifiés pour des raisons économiques.
Contrairement au développement de l’application SIRIUS pour lequel l’ensemble des IRP avait été consulté, « DIGIDRIVE » est développé sans aucune concertation avec les organisations syndicales. La transparence permettrait pourtant l’adaptation de l’outil aux besoins de tous les conducteurs.
De même, à aucun moment, un avis si simple soit-il, n’a été demandé à la médecine du travail. Cela en dit long sur l’intérêt que porte la direction à la santé et aux conditions de travail des agents de conduite.
La séparation de l’EPIC en plusieurs SA très spécialisées entraîne de profonds dysfonctionnements et la multiplication des coûts.
C’est pourquoi, la Fédération CGT des Cheminots revendique le retour à une entreprise unique et intégrée, garante de la sécurité ferroviaire et permettant l’amélioration de la production en mutualisant tous les moyens (outils numériques, effectifs, formation, …).